Tout comme en mai 2020 à la fin du confinement, j’effectue une visite printanière à Valérie et Christian Beyer à Eguisheim pour voir les travaux effectués depuis les vendanges en septembre 2020. Et aussi pour profiter du beau temps qui s’est installé en Alsace depuis quelques jours.

Pierres sèches (c’est aussi le nom d’une belle cuvée en appellation Saint Joseph d’Yves Cuilleron)

En septembre 2020, lorsque j’avais suivi l’équipe de vendangeurs, sur la parcelle du lieu-dit Hohrain, le mur de pierres sèches était déjà bien avancé. Après le tumulte des jours chargés de la récolte et le suivi du début des fermentations au chai, Christian et son équipe ont poursuivi la confection pierre par pierre de ce mur de soutènement.

C’est avec plaisir et sous un soleil généreux (il est midi, pas la meilleure heure pour prendre des photos) que j’ai pu apprécier le mur fini. La parcelle située au-dessus est pour le moment couverte de seigle pour ne pas laisser la parcelle vide comme me l’a précisé Christian.

Dans la continuité du premier mur établi pendant le confinement du printemps 2020, sous la parcelle du Clos Lucas Beyer, sur le Grand Cru Pfersigberg, soixante mètres de pierres sèches ont été alignées le long du chemin au-delà de la chapelle Régelé. Surprise dans le mur, un passage secret vers… Vous pensez que je vais vous le dire ? Il faudra aller y faire un tour et dites-moi ce que vous y avez vu.

Les hommes n’ont pas chômé, moins d’un mois pour assembler quatre-vingt-dix tonnes de pierres. Mettant en application l’apprentissage de dix jours de stage suivis par Christian pour confectionner des éléments architecturaux en pierres sèches.

Fleurs épanouies et encore des pierres sèches

Entre les rangs du Pinot Gris Hohrain, j’ai eu la chance de contempler un foisonnement de fleurs et de plantes magnifiques. De plus elles sont utiles pour nourrir le sol et favoriser la biodiversité aussi bien au-dessus qu’en dessous du sol. 

La Phacélie (Phacelia), aux pétales mauves, véritable engrais vert mais aussi spot de ravitaillement pour les insectes dont les abeilles. Le trèfle incarnat (Trifolium incarnatum), couleur rouge sang est lui aussi un parfait engrais vert. Enfin, la Vesce (Vicia), favorise l’enrichissement du sol en azote qu’elle capte dans l’air qui permet l’amélioration de la structure de la parcelle.

Au sommet de la parcelle, un amas de pierres. Dans cet amas, un trou. C’est un fait un nichoir pour un futur occupant de choix : la Huppe Fasciée. Malheureusement vide pour le moment, ce nichoir est là pour accueillir un bel oiseau qui aide le viticulteur en se nourrissant d’insectes divers.

Vins vivants en cuve

Après ce tour en extérieur, je passe voir Christian qui gère une mise en bouteille au chai. Après une série de Pinot Blanc avec capsules à vis, c’est au tour du Riesling Eguisheim 2019 de prendre place dans les flûtes alsaciennes.

Entre quelques allers-retours pour stocker les bouteilles, Christian me propose de déguster quelques cuvées en cours d’élevage. Pinot Noir Tradition 2020, sombre, jolis fruits noirs, d’une belle acidité. Pinot Noir Eguisheim 2019, nez d’élevage en barriques agréable, belle densité de matière. Pinot Noir Sundel 2019, tanins présents et concentration pour ce magnifique jus noir qui demandera de la patience avant d’être mis en flûte alsacienne ou magnum bourguignon. Pinot Gris Hohrain 2020 que j’ai eu l’opportunité de capté en photo sous forme de grappe lors des vendanges. Les lies travaillent encore un peu. Un joli jus trouble aux arômes puissants de fruits jaunes, belle acidité, belle matière. Ça promet !

Article de Cyril Roux, vous pouvez le suivre sur le site Grapes of Life

=> ICI <=