Vente Aux Enchères à la Confrérie St. Etienne

6ème édition

Samedi dernier avait lieu la traditionnelle vente aux enchères de la Confrérie Saint-Etienne, un évènement rare pour le plus grand plaisir des oenophiles, collectionneurs et tous ceux qui souhaitaient compléter leur cave de quelques crus prestigieux issus des plus beaux terroirs d’Alsace.

La Confrérie Saint-Etienne, en cette année du 70ème anniversaire de sa refondation, a souhaité marquer l’événement et il faut reconnaitre qu’avec un peu plus d’un siècle de millésimes (1895 à 1997) c’était plutôt réussi. La vente a lieu tous les deux ans. Cette année, Christian Beyer (Major 2017) a fait les choses en grand avec une sélection de 500 bouteilles, de 150 maisons différentes et répartis en 126 lots. Des bouteilles soigneusement sélectionnées parmi plus de 60000 flacons conservés dans l’œnothèque de la Confrérie qui compte parmi les plus beaux trésors viniques d’Alsace, avec des niveaux et des bouchons vérifiés.

Trois heures de show vocal

Arrivée au Château de la Confrérie Saint-Etienne, pour toute personnes souhaitant participer aux enchères, il fallait déposer une pièce d’identité pour obtenir son précieux carton numéroté.

14h30 les choses sérieuses commencent. Dirigée par Maître Jean Burdloff (Notaire à Ingersheim), la vente commence par la lecture des conditions de vente. Chaque lot est présenté par sa description. Après l’annonce de son prix de départ, les enchères peuvent débuter et là tout s’enchaîne alors très vite.

Premier lot proposé : «6 bouteilles de Riesling, millésime 97/98. On démarre à 40 €.» Une main se lève, puis une autre et les enchères grimpent rapidement jusqu’à 160 € «Adjugé ! »

Le marteau s’abat sur la tribune et les lots défilent.

Maître Jean Burdloff anime cette vente de façon magistrale, il donne de la voix sans discontinuer, l’oeil rivé sur la salle des ventes bondée « Madame au fond, pas de regret ? Adjugé ! ».

Dernière ligne droite

Après une petite pose c’est la reprise, la dernière ligne droite et tout de suite les ventes s’enchaînent. La plupart des lots sont adjugés (en moyenne) au triple de leur mise à prix, avec des exceptions comme le lot 88 (4 Gewurztraminer 1971) qui sera adjugé 900 € soit quasiment sept fois sa mise à prix.

Nous arrivons rapidement aux trois derniers lots, trois bouteilles de la collection Mequillet :

– Lot 124, 1 bouteille de Riesling de Riquewihr 1921, mise à prix 600 € et adjugé pour 1600 € à Pierre Gassmann.

– Lot 125, 1 bouteille de Gentil de Riquewihr 1904, mise à prix 650 € et adjugé pour 1350 € (elle partira à Londres)

– Lot 126, 1 bouteille de Tokay de Riquewihr 1895, mise à prix 800 € et adjugé pour 2600 € à Pierre Gassmann.

Impressionné par le monde

Trois heures de show interrompu par une pause salutaire de vingt minutes et accompagné d’un verre de Gewurztraminer 1974 ou d’un Pinot Gris 1969. C’est à ce moment là qu’on se rend compte que cette vente aux enchères a attiré énormément de monde, plus de soixante dix personnes. Un habitué des lieux se confie « Je suis impressionné par le monde qu’il y a aujourd’hui, les autres années ce n’est jamais aussi rempli ! ». En faisant un tour d’horizon on reconnait bien quelques habitués de la Confrérie, plusieurs personnalités du vignoble alsacien et une dizaine d’asiatiques qui animeront beaucoup la vente.

Résultat très satisfaisant

La vente s’achève et force est de constater que toutes les bouteilles ont trouvé acquéreur. Lorsqu’on discute avec les différents acheteurs, ils sont tous contents de cette vente « les vins d’Alsace savent bien vieillir…, j’ai le palais qui me démange à l’idée de déguster ces vieux millésimes ».

Pour la Confrérie Saint-Etienne c’est l’heure du bilan, l’argent collecté doit permettre de financer les travaux du Château de la Confrérie. La vente aux enchères a permis d’atteindre les 39100 € (soit plus du double de l’édition 2015), un résultat très satisfaisant.