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Les diVINes d’Alsace ont offert une expérience de dégustation chromatique qui a fait voir toutes les couleurs aux invités privilégiés lors d’un after work à Colod’art le jeudi 1er juin. Ce lieu de réception, situé dans l’ancienne usine de colorant du quartier de la Meinau, accueille des événements depuis 2011. Autrefois connu sous le nom de COLODOR, cet établissement industriel du début du 20e siècle est désormais un espace artistique.

La soirée était véritablement colorée, tant au niveau des vins que de la gastronomie. Les vins étaient répartis en cinq thèmes selon leur couleur :

  • Or pâle, avec des vins secs et frais.
  • Or soutenu, avec des vins demi-secs à doux.
  • Vin orange, comprenant des vins de macération à la robe orange.
  • Vieil or, pour découvrir des vieux millésimes en 3 (2013, 2003 et 1993).
  • De rose à rouge, mettant en avant les pinot noir, qu’ils soient effervescents ou non.

Lors de cette soirée, une cinquantaine de vins étaient mis à l’honneur. Chaque table était animée par les membres des DiVINes, qui présentaient leurs propres vins ainsi que ceux de leurs collègues.

À la table « Or pâle », la MaisonJean-Baptiste Adam mettait en avant sa cuvée SEC…SI, un assemblage de 70% de sylvaner et 30% de muscat (principalement ottonel). Ce millésime 2022 a été délibérément commercialisé jeune, avec l’intention d’en faire un vin d’été dans l’esprit d’un rosé, très rafraîchissant. Alliant le fruité du muscat à la fraîcheur du sylvaner, il se marie parfaitement avec des salades ou des plats légers lors de déjeuners ou de dîners estivaux.

La dégustation se poursuit à la table des vins orange, où Mathilde du Domaine Mathilde et Florian Beck-Hartweg présentait son Rittersberg 2020. Ce vin est issu d’un terroir dit granitique près de Scherwiller. Il est composé d’un assemblage de 5 cépages récoltés et pressés ensemble, puis élevé en vieux foudres. Ce vin nature, sans aucun ajout, se distingue par sa complexité et sa note saline, ce qui en fait un excellent compagnon pour les viandes blanches en sauce.

Au sein de la table « Or soutenu », Céline du Domaine Zeyssolff mettait en valeur le Klevener de Heiligenstein, qui représente seulement 0,2% des vins d’Alsace. Ce cépage, originaire de Hongrie, est un savagnin rose de la famille des traminers. Sur le millésime 2022, il affiche 15g de sucre résiduel, mais reste le plus sec de sa catégorie. Avec ses arômes floraux et épicés, ce vin généreux se marie à merveille avec des terrines ou des viandes blanches.

La catégorie « Vieil or » était l’occasion de découvrir les millésimes 2013, 2003 et 1993. Ces vins étaient classés sur la table en fonction de leur sucrosité. Il était difficile de se fier aux fiches techniques, car ces vins ont évolué avec le temps, tout comme leur niveau de sucre résiduel. Cependant, ils partagent en commun le fait que le cépage s’estompe au fil des années.

Du côté de la table des vins rouges, le Domaine Loew proposait la dégustation de La Première Vendange de Marguerite 2022, un sylvaner à peau rouge qui, après une macération, révèle une couleur vive et intense.

Pour accompagner ces vins, la cheffe Martine Holveck, venue de Rauwiller en Alsace bossue, où il n’y a plus de vignoble, a préparé des mets frais et régionaux qui ont enchanté les papilles. S’inspirant des couleurs des vins, elle a créé une dizaine de bouchées. Parmi elles, la verrine de panna cotta au lait de coco et aux feuilles de kafir, accompagnée de pomelos et de gambas, semblait être le choix parfait pour accompagner les vins orange.

Cette soirée fut l’occasion de se laisser surprendre par de nouvelles découvertes, au détour d’un verre, et d’explorer une palette de saveurs et de couleurs.