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Il y a un mois, les 29 et 30 août dernier, le Domaine Loew fêtait ses 25 ans sur deux journées, la première ouverte au public et la seconde réservée aux professionnels. Deux belles journées sous le signe de la convivialité, du partage et de la découverte. En effet en plus de pouvoir découvrir la gamme déjà très complète du domaine, il était possible de déguster 3 verticales (Sylvaner, Riesling et Gewurztraminer) et ainsi d’apprécier 25 années d’histoire et de vinification au Domaine Loew. Avant de passer à table la guest-star de la journée fut présentée de façon simple et décontractée par Étienne lors de son discours de bienvenue. En effet ces deux jours de festivité ont été l’occasion pour le Domaine Loew de lancer leur tout nouveau et premier Crémant “All You Need Is Loew“ ; un Crémant d’Alsace non dosé et sans sulfite ajouté, né d’un assemblage de Pinot Blanc et Chardonnay, vinifié partiellement en demi muid avant une prise de mousse de 36 mois. C’est un beau Crémant avec un nez discret, légèrement toasté. La bulle est fine et soyeuse. La bouche est droite, d’une belle finesse légèrement vineuse, un très beau Crémant pour une première.

Le Domaine Loew  c’est qui, c’est quoi ?

Situé à Westhoffen, à 25 kilomètres à l’ouest de Strasbourg et au nord de la route des vins d’Alsace, le Domaine Loew est un domaine certes discret mais porté par un couple très talentueux. Depuis 25 ans, Étienne Loew (rejoint en 2008 par Caroline, son épouse) travaille ses terroirs avec un profond respect de ses sols et n’ajoute aucun artifice à ses vins pour révéler les plus belles expressions des terroirs qu’il affectionne tant.

La famille Loew et le village de Westhoffen, c’est une histoire qui remonte au 18ème siècle. On ne peut pas dire que cette histoire était une évidence pour Étienne Loew, bien au contraire. Avant de revenir sur l’exploitation familiale, Étienne suit un cursus viticulture-œnologie à Beaune, puis un Diplôme National d’Oenologue (DNO) à Dijon, avant d’effectuer quelques stages en Bourgogne et aux États-Unis. Ce n’est qu’en 1996 qu’Étienne (alors âgé de 23 ans) revient sur la structure familiale. A ce moment-là, le modèle économique de l’exploitation ne reposait que sur la vente de raisins à la coopérative, il va sans dire que cela n’emballait pas beaucoup Étienne et c’est ainsi qu’il décide de créer le Domaine Loew.

En 1996 le domaine est à bâtir, il couvre 6,5 hectares en agriculture conventionnelle. 25 ans plus tard le Domaine Loew exploite 13,5 hectares répartis sur 5 communes (Westhoffen, Traenheim, Bergbieten, Balbronn et Scharrachbergheim) dont le Grand Cru Altenberg de Bergbieten, les côteaux du Bruderbachen, le tout en Biodynamie (certifié depuis 2007, Demeter et Biodyvin) et produit environ 50.000 bouteilles par an.

Le Domaine Loew, la dégustation…

Verticale Riesling «Bruderbach, Clos des Frères » de 2019 à 1998 :

  1. Riesling 2019 : nez discret sur les fleurs blanches. En bouche, c’est ample, gras, vif avec des notes d’agrumes (pamplemousse, citron).
  2. Riesling 2018 : nez légèrement plus austère que le 2019. En bouche, c’est rond (plus de résiduel), droit, très agrumes et citron. Demande à vieillir.
  3. Riesling 2017 : nez discret. Bouche asséchante avec une tension plus marquée, c’est vif avec des notes d’épices et de citron vert (citron caviar). Belle longueur, avec une pointe de salinité et de minéralité.
  4. Riesling 2016 : un peu fermé au nez, sur le pamplemousse, la bergamote et une pointe de surmaturation. En bouche c’est ample avec une acidité fine et une belle longueur.
  5. Riesling 2015 : très beau nez sur la minéralité, silex et citron vert. En bouche l’acidité est marquée mais très bien intégrée, une très belle longueur avec une légère amertume en fin de bouche, top.
  6. Riesling 2013 : nez plus évolué que 2015, légèrement sous-bois avec un coté toasté, fine évolution mais pas dérangeante. En bouche c’est légèrement plus austère que 2015 mais avec une acidité toujours vive sur le citron, mérite encore de la garde.
  7. Riesling 2011 : un nez très frais, léger sous-bois, belle finesse avec des notes de minéralité, voire de pétrole. En bouche c’est soyeux, rond avec une pointe d’astringence en fin de bouche.
  8. Riesling 2009 : nez sur des notes de fleurs médicinales et d’évolution. La bouche est soyeuse mais manque de longueur et de vivacité.
  9. Riesling 2008 : nez svelte, charmeur avec une belle fraîcheur. En bouche c’est vif, avec une acidité tartrique très élevée, manque de longueur en bouche, persistance aromatique moyenne à courte.
  10. Riesling 2007 : nez fin et discret, sur les sous-bois avec une fine minéralité. En bouche c’est droit, citronné très frais avec des notes de sous-bois, d’évolution, voire une pointe de minéralité.
  11. Riesling 2004 : nez fin sur les fruits confits et la surmaturation. Bouche droite, chaude, puissante avec de la minéralité.
  12. Riesling 2002 : nez fin, légère surmaturation, petite évolution et des notes de pierre à fusil. Bouche ample à peine évoluée, très beau mais un peu court.
  13. Riesling 1998 : nez très fin, légèrement évolutif, pierre à fusil très typé Riesling. En bouche c’est frais et rond tout en ayant une acidité très bien intégrée. Coup de cœur

Verticale Sylvaner de 2017 à 1996 : 

  • V: Vérité = plus sec, longueur et structure
  • R: Racine = vin de surmaturité
  • W: Westhoffen = Terroir Classique
  1. Sylvaner 2017 : nez fin, sur la pêche blanche et plus subtil de fruits jaunes. La bouche est chaude, alcooleuse, on est sur des fleurs blanches, de la pêche blanche avec de légères notes épicées, c’est salin et soyeux en bouche avec une belle longueur. Ce vin mérite de vieillir.
  2. Sylvaner 2016 : nez discret, très fin, légèrement végétal. La bouche est fine, ample, légèrement menthe, manque de structure et de maturité, légère amertume en fin de bouche. Demande à vieillir.
  3. Sylvaner 2013 « V » : nez discret mais plus évolué, botrytis (surmaturité) avec une légère note de réduction au premier nez. Bouche fraîche, droite, belle acidité, aromatique sur les fruits jaunes (mirabelles), léger retour végétal en fin de bouche.
  4. Sylvaner 2011 « V » : note d’évolution au nez, de sous-bois, champignons. Néanmoins bouche plus flatteuse que le nez. Bouche fine, ample longue, acidité marquée, évolution maîtrisée, manque un peu de peps en fin de bouche.
  5. Sylvaner 2010 « Westhoffen » : nez fin, légèrement herbacé, évolué et légers fruits jaunes. Bouche droite, légère amertume, note lactée, avec une très belle finesse des acidités et une longueur au top.
  6. Sylvaner 2008 « V » : nez fin avec des notes de miel, une pointe de minéralité, voire salin, nez évolutif, champignon et fruit jaune. En bouche l’acidité est bien présente, vin flatteur, aérien, structuré, salin, belle longueur et fin de bouche salivante, top !
  7. Sylvaner 2007 « R » : surmaturité au nez, fruits confits d’une belle finesse. Bouche ample, riche avec des notes de tilleul, de miel, des acidités très fines, bel équilibre avec les sucres et une longueur remarquable.
  8. Sylvaner 2004 « R » : nez fin, droit, surmaturité fraîche. En bouche c’est moins équilibré que 2007, c’est ample, sphérique, salin, amertume en fin de bouche, un peu court, manque de peps.
  9. Sylvaner 1999 « Westhoffen » : beau nez très fin, légèrement sur la réglisse, tout en subtilité. Bouche droite, avec une acidité fine, un Sylvaner qui surprend par son retour d’épices en bouche (léger mais présent), salin en fin de bouche avec une belle longueur.
  10. Sylvaner 1997 « R » : nez d’une grande finesse, mélange de surmaturité (fruits confits, abricots) et de fraîcheur (mentholé, fleur blanche). Bouche droite et souple, acidité fine et sucrosité maîtrisée avec un côté salin. Un Sylvaner d’une grande légèreté manquant peut-être de peps, vu son âge on lui pardonnera.
  11. Sylvaner 1996 « Westhoffen » : nez flatteur, frais, petit fruit jaune en surmaturité (abricot, pêche) voire même une pointe de caramel. La bouche est fraiche, manquant un peu de peps alors que l’acidité est plus marquée que 97, un très beau vin.

Verticale de Gewurztraminer « Ortenberg » de 2017 à 1997:

  1. Gewurztraminer 2017 : nez fin, floral, tout en subtilité mais typique des Gewurztraminers. Bouche fine, légèrement sur les épices, sur le litchi, bel équilibre, amertume et un peu court en fin de bouche.
  2. Gewurztraminer 2016 : nez plus discret que 2017, typé Gewurztraminer restant sur les notes florales. En bouche l’équilibre est très flatteur sur la rondeur et toujours dans l’élégance, épices de clou de girofle, sucres résiduels bien fondus en fin de bouche.
  3. Gewurztraminer 2013 : nez flatteur, aromatique de Gewurztraminer. Bouche suave, plus sec que 17 et 16 avec une tension vive, une fine amertume en fin de bouche et une belle longueur.
  4. Gewurztraminer 2011 : nez de cire d’abeille, coing et ananas avec une pointe épicée. En bouche c’est ample, sur les fruits en surmaturité, belle tension en bouche, avec une belle longueur.
  5. Gewurztraminer 2009 « Vendanges Tardives » : nez discret, maturité fine avec des notes de fruits confits et verveine. En bouche c’est rond, puissant, sur le miel et la compote de fruits très mûrs. Manque une pointe de vivacité en bouche.
  6. Gewurztraminer 2007 « Sélection de Grains Nobles » : aromatique complexe, miellée, une pointe de champignon au nez. Bouche litchi, surmaturité, un peu orange confite, mielleux, pas d’opulence, on est vraiment sur la légèreté et la finesse. Un beau vin très puissant, il lui manque juste une touche de fraicheur.
  7. Gewurztraminer 2005 : nez fin et flatteur, avec une légère surmaturité. Bouche ample, épicée, toujours sur une certaine rondeur et avec une légère amertume en fin de bouche. Un vin plus sec et minéral, dont l’aromatique du litchi prend le dessus.
  8. Gewurztraminer 2004 « Vendanges Tardives » : nez poussiéreux avec des notes de cire d’abeille. En bouche c’est surprenant, manque d’acidité et une amertume marquée.
  9. Gewurztraminer 2001 « Sélection de Grains Nobles » : nez mentholé, eucalyptus et botrytisé avec des notes de miel, fruits confits, voire une pointe de fleurs d’acacia. Bouche fraîche, tendue malgré le sucre et la menthe très présente, beau vin !
  10. Gewurztraminer 1998 « Sélection de Grains Nobles » : nez et bouche tout en finesse, ample, sucres présents mais bien fondus sans prendre le dessus, avec quelques notes de cire d’abeille voire même encaustique. Pointe d’amertume qui lui va bien. Notes de fruits exotiques, mangue, très beau vin !
  11. Gewurztraminer 1997 : poivre noir de Madagascar et mentholé au nez. Bouche ample, d’une fraîcheur vive vraiment impressionnante au vu de l’âge du vin, gros coup de cœur !

Le Domaine Loew  c’est bon ?

Le passage en Agriculture Biologique, puis en Biodynamie, était une volonté forte pour Étienne qui voyait en la Biodynamie une autre façon de dynamiser ses sols en préservant la vie microbienne et végétale. Les vendanges sont réalisées manuellement. Côté vinification, on retrouve encore l’esprit du vigneron au service de son terroir.

Il ne cherche surtout pas à modifier ses vins en cave, c’est pour cela qu’il laisse le soin aux levures indigènes de travailler pendant la fermentation. La grande majorité des élevages sont menés dans des matières inertes, comme l’inox, pour garder un maximum de croquant tout en laissant le terroir s’exprimer et surtout sans le dénaturer. Un travail qui aboutit au fil des années à une gamme homogène et cohérente, que l’on retrouve sur les plus belles tables de grands étoilés.

Pour finir….

Vous l’aurez certainement compris, il nous serait difficile de ne pas vous inviter à déguster les vins du Domaine Loew et de découvrir un couple de vignerons passionnés et passionnants. Le Domaine Loew est sans nul doute l’un des plus beaux fleurons de la viticulture alsacienne, mariant tradition et modernité et animé par un amour sans faille du terroir. Étienne et Caroline Loew ont réussi, en 25 ans, à créer une marque forte, portée par des vins d’exceptions, reconnus par les professionnels comme les amateurs.