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Cette année encore, la famille Bechtold nous invite à passer un dimanche en leur compagnie en organisant un pique-nique vigneron dans leur grande maison de Kirchheim, suivi par une petite randonnée autour du Scharrachberg pour nous présenter leur façon de travailler la vigne et nous permettre de voir l’état général des raisins à quelques jours des vendanges.

Même si des contraintes familiales ne m’ont pas permis de participer au pique-nique, j’ai quand même eu envie de faire une petite escapade du côté de Kirchheim pour rejoindre les promeneurs de l’après-midi et profiter de ces magnifiques paysages viticoles de la Couronne d’Or et des commentaires de Jean-Marie Bechtold, toujours aussi intéressants et instructifs.

Hoppla c’est parti !

Les participants au pique-nique terminent leur repas…

…mais la table destinée au service des vins du domaine est encore en fonction

Comme en 2018, notre itinéraire va nous faire passer par la colline d’Odratzheim pour nous mener sur le Scharrachberg, une colline calcaire où sont localisés des terroirs réputés de Dahlenheim comme l’Engelberg ou le Sussenberg.

Première halte sur la colline d’Odratzheim.

Une parcelle de chardonnays dont les raisins entreront dans la cuvée de crémant.

Une parcelle de pinots gris dont les raisins entreront également dans la cuvée de crémant.

Un peu plus loin, nous trouvons une parcelle d’auxerrois largement impactée par le mildiou et l’oïdium et nous en profitons pour évoquer ce millésime très compliqué dans le vignoble alsacien.

« C’est un millésime très difficile…notamment pour les vignerons en bio ou en biodynalmie, qui n’avaient pas le droit à l’erreur dans le choix de leurs dates de traitement ».

Malgré un travail en biodynamie sur l’ensemble des parcelles et un dernier traitement fait le 20 juillet, les vignes du domaine Bechtold ne se portent pas trop mal : « nous allons perdre environ 15% de récolte à cause du mildiou et de l’oïdium »…un chiffre qui va sûrement faire rêver plus d’un vigneron alsacien cette année !

En tous cas, Jean-Marie prend cette épreuve avec philosophie : « le millésime 2021 nous aura beaucoup appris sur la façon de suivre nos vignes ».

La grande parcelle d’auxerrois près d’Odratzheim…

…avec des raisins desséchés par le mildiou…

…et d’autres détruits par l’oïdium.

Sur les parcelles atteintes par le mildiou et l’oïdium, les vendangeurs devront être particulièrement vigilants : « ils ne devront surtout pas récolter les grappes atteintes par l’oïdium ».

Le groupe poursuit sa randonnée au dessus du village d’Odratzheim…

…en direction de Scharrachbergheim.

Une petite pause dans la montée vers le Scharrachberg

Arrivée au sommet avec vue sur Strasbourg et sa cathédrale.

La parcelle de pinots gris du domaine Bechtold sur le Grand Cru Engelberg…

…avec des raisins visiblement en pleine forme.

Le sentier qui nous permet de descendre dans la carrière de l’Engelberg…

…un lieu unique qui nous donne un aperçu géologique unique de ce terroir classé.

Une parcelle au cœur de l’Engelberg acquise par Mélanie Pfister et recouverte de luzerne pour amender le sol avant la plantation des vignes

La parcelle de riesling du domaine Bechtold sur l’Engelberg…

…avec des raisins magnifiques.

La parcelle de riesling du domaine Bechtold sur le Sussenberg qui prolonge l’Engelberg vers l’ouest…

…avec des raisins également très beaux.

Retour vers Kirchheim en passant par le vignoble de Scharrachbergheim…

…avec des vignes plantées perpendiculairement à la pente, une technique majoritaire sur le ban viticole de Scharrachbergheim.

De retour à Kirchheim, nous retrouvons Théo Bechtold dans son caveau de dégustation pour lui demander de nous faire goûter quelques vins en vente actuellement au domaine…une dégustation rapide « hors programme » et sans prise de notes mais avec 3 vins qui m’ont particulièrement marqué :

  • Riesling Grand Cru Engelberg 2017 : un nez loquace sur les agrumes frais et la craie, une bouche droite avec un jus consistant structuré par une acidité puissante, finale très tonique avec de beaux amers minéraux et un sillage aromatique sur le pamplemousse…une expression très pure d’un grand terroir calcaire.
  • Pinot Gris Grand Cru Engelberg-Comme un rouge 2019 : une robe rouge clair, légèrement trouble, une aromatique assez déroutante mais fort agréable, une bouche très complexe, concentrée et sapide avec un petit grip tannique très stimulant, équilibre sec, finale fruitée et minérale…un pinot gris qui nous donne une version inédite mais enthousiasmante de ce Grand Cru.
  • Pinot Noir S 2019 : nez pur et profondément fruité, bouche séduisante avec un jus bien gourmand, des tanins souples et une finale longue et digeste…un vin qui nous montre que le Steinklotz est un très beau terroir pour le pinot noir.

Cette belle randonnée de plus de deux heures dans le vignoble entre Kirchheim et Dahlenhein, nous a permis de nous faire une petite idée de l’état général des parcelles de vignes du domaine Bechtold à quelques jours du début des vendanges.

Même si nous avons vu quelques parcelles sérieusement impactées par le mildiou et l’oïdium, la majeure partie des raisins du domaine Bechtold semble en très bonne santé.

Les quelques vins que j’ai pu déguster après notre promenade m’ont laissé une très bonne impression avec notamment ce riesling Engelberg d’une pureté et d’une droiture exemplaires et ce pinot noir né sur le Grand Cru Steinklotz, qui révèle une parfaite harmonie entre gourmandise et minéralité.

Le pinot gris Engelberg vinifié en rouge, dont j’avais pu goûter la première version en 2018, est un vin particulièrement intéressant qui montre que Théo Bechtold continue de suivre le chemin tracé par son père en perpétuant l’esprit d’exigence et de créativité qui fait l’identité et la force de ce domaine. 

Le Domaine Bechtold

Article de Pierre Radmacher, vous pouvez le suivre sur son blog Vins, Vignobles et Vignerons

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