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Un couple pour un beau domaine…

Le Domaine Jean-Paul Schaffhauser de Wettolsheim est un jeune domaine pour ce qui concerne la vente de vins en bouteilles. C’est en 1986 que Jean-Paul Schaffhauser décide de faire de la bouteille. Sur les 11 hectares de vignes qu’il exploite, la moitié est dédiée à la bouteille, le reste est vendu en raisins ou en vrac. Il installe sa cuverie bois dans la cave familiale datant de 1880.

Pour pouvoir se lancer dans l’aventure, il suit des cours du soir en œnologie.

Avant lui, comme la plupart des familles, ses parents faisaient de la polyculture et avaient 3 hectares de vignes.

En 1996 quand il prend sa retraite, Jean-Marc, son fils et Catherine, sa belle-fille, reprennent le domaine mais ne récupèrent que 3,5 hectares de vignes. Pour vivre de leur activité viticole, ils créent une structure de négoce pour l’achat de vins en vrac et de raisins.

En 1997 ils creusent une nouvelle cave avec de la cuverie inoxydable à côté de la cave historique encore en utilisation. Ainsi ils ont une capacité de stockage en cuve de 1400 hectolitres. Au moment des vendanges, environ 900 hectolitres sont logés en cave et en fonction des disponibilités 500 hectolitres de vrac rentrent en cours d’année.

Comment font ils pour avoir 900 hectolitres de vins au moment des vendanges ? En dehors des apports de raisins, ils sont passés de 3,5 hectares à 11 hectares de vignes avec une partie en fermage.

Ainsi leur vignoble s’étend sur 11 communes dont Wettolsheim avec le Grand Cru Steingrubler, Wintzenheim avec le Grand Cru Hengst, Turckheim, Kaysersberg, Soultzmatt, Osenbach et Westhalten, le tout reparti en 45 îlots.

Ils avaient une vie avant la viticulture…

Jean-Marc, la cinquantaine, est passionné par l’industrie et le conditionnement.  Après une formation viticole à Rouffach, il intègre une école d’ingénieur agronome à Nancy et se spécialise en agroalimentaire avec un diplôme de brasseur.

En 1986 il travaille un an chez Kronenbourg. Après il est responsable de production dans une malterie pendant 3-4 ans. Bon jusque là c’est assez proche du monde viticole. Le voilà dans une chocolaterie où il s’occupe du conditionnement des chocolats Poulain.

En 1996,  de retour en Alsace, il suit une formation continue pour pouvoir assurer les vinifications du domaine.

La viticulture n’était pas un rêve d’enfant ; comme beaucoup d’adolescents, il ne voulait pas faire la même chose que le père, mais depuis son retour et avec l’expérience, la vigne et le vin font parties de ses passions. L’autre passion est la lecture de polars ; dès qu’il en a l’occasion, il peut en dévorer plusieurs d’affilée.

Catherine, la quarantaine, est originaire de la région centre. Elle a fait une école de commerce, finances et gestion. Avant son installation en Alsace, elle faisait du contrôle de gestion en entreprise. Si Jean-Marc est en cave et dans les vignes, forcément Catherine s’occupe de l’étiquetage, de l’administration et du nerf de la guerre les ventes. Cette nouvelle vie ne lui pèse pas car elle aime les échanges avec les autres. Elle est gâtée avec les ventes au caveau. De plus elle est au conseil municipal de Wettolsheim et adhérente d’associations comme les DiVines d’Alsace et une de broderie.

Elle adore son travail et est passionnée de broderies mais elle a peu l’occasion de s’atteler à ses ouvrages car la présence permanente au caveau n’est pas compatible avec les loisirs.

Cette présence permanente au caveau est une obligation pour ce domaine car sur les 180.000 bouteilles produites par an la moitié est vendue au caveau et essentiellement aux particuliers. Les restaurants et les cavistes sont anecdotiques car le domaine a une politique tarifaire peu élevée, ce qui ne laisse pas beaucoup de manœuvre pour les négociations avec les professionnels. Par contre les communes et associations adhérent à ce choix d’où leur nombre assez important.

L’autre moitié des ventes est expédiée, 1 à 2 % à l’export et réalisée lors de deux foires et une porte ouverte dans le Beaujolais.

La vente au caveau génère de fortes contraintes, dont une grande souplesse dans le planning aussi bien personnel que professionnel et la présence permanente de quelqu’un sur place. Fort heureusement Jean-Marc et Catherine adorent leur travail et vous accueillent avec le sourire, un de leur fils a le projet de s’installer sur le domaine. Espérons que ça leur dégagera un peu de temps libre pour pouvoir profiter de leurs autres passions.

Domaine Jean-Paul Schaffhauser