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Une présentation rapide 

Le domaine Jean Huttard à Zellenberg est une exploitation familiale de 8 hectares, constituée de 43 parcelles qui s’étendent sur pas moins de sept communes réparties entre Ribeauvillé et Bennwihr, la plus grande partie étant située sur le banc de Zellenberg. Le domaine exploite 4 Grands Crus (les Grands Crus Sonnenglanz, Marckrain, Mandelberg et Schoenenbourg) et 2 lieux dits (le Lerchenberg et le Burgreben). Le domaine peut s’enorgueillir de faire toutes ses vendanges à la main et pour cela elle s’appuie sur une équipe d’environ une quinzaine de vendangeurs chaque année.

2014 fut une année où le domaine a connu une production en berne avec 60% de pertes, dues au drosophila suzukii, la vendange a couté 30% en plus du fait de sa longueur et des tris successifs, mais heureusement rattrapée par une qualité exceptionnelle (pour le domaine).

Les bonnes années, le domaine arrive à produire entre 35000 et 40000 bouteilles, 60% des ventes s’effectuent au caveau, environ 10% en expédition et par internet et le reste en salon.

Le domaine fait une quinzaine de salons par an dans toute la France et un salon en Suisse et en Allemagne.

Le domaine est également pionnier en ce qui concerne le numérique, puisqu’il en est à  son 4ème site internet depuis 1999. En 2008 le domaine se lance dans l’aventure d’une boutique en ligne et s’en suivra la présence sur les réseaux sociaux.

Une histoire familiale

C’est avec l’arrivée de Jean-Jacques Huttard que le domaine a prit sa forme actuelle, lorsqu’il a prit en main le négoce familial et a décidé de construire sa maison, puis la cave, à son lieu actuel. La maison familiale à l’époque se situait dans le village, en face de l’actuel auberge du Froehn. Jean-Jacques était un novateur, c’est lui qui décida (en 1973/74) d’arrêter le négoce pour se lancer dans la bouteille. C’est également lui qui construisit un caveau pouvant accueillir les clients.

En 1979 c’est Jean-Claude Huttard qui reprend la suite du domaine, il apporte sa technicité et innove en faisant des vinifications parcellaires, mécanise au maximum les travaux de la vigne sans négliger les travaux manuels.

« Son truc c’est les vignes, la cave, le vin » explique Hélène

Même s’il n’aime pas s’occuper de la vente, il le fait et mieux que d’autres. Pourquoi ?… tout simplement car il en parle avec passion et cela plait.

Le crémant, une longue histoire

« Au départ nous n’étions que 5, aujourd’hui des centaines. »

Voici une phrase que l’on pouvait lire sur le Facebook du domaine pour fêter les quarante ans de l’AOC Crémant d’Alsace. Peu le savent, mais Jean-Jacques, en 1974, faisait partie des pionniers dans l’élaboration du crémant au même titre que les domaines Schaller, Dopff au Moulin, Albrecht, Sparr, etc… C’est en 1974 que Jean-Jacques produisit son premier crémant 100% chardonnay. Totalement illégal pour l’époque, mais cela fait partie de l’histoire et aujourd’hui c’est presque un classique en Alsace. Croyant pleinement en l’avenir du crémant, Jean-Jacques fit construire l’actuelle cave à crémant (climatisée) en 1975.

Aujourd’hui Martine, Hélène, Jean-Claude et Antoine perpétuent cet héritage en produisant un crémant blanc brut vinifié avec du pinot blanc et du chardonnay et un crémant rosé brut vinifié exclusivement avec du pinot noir. La production de crémant représente environ 10%, le crémant bénéficie de 3 ans de prise de mousse. Tout le procédé se fait au domaine avec la venue de prestataires de services comme Vinichampagne au début et Petitdemange ensuite pour le dégorgement.

Pour les autres vins tout le processus est maison, puisque le domaine possède ses propres chaines de mise en bouteille et d’étiquetage.

Une femme à part

Martine s’installe en 1975 à Zellenberg avec son père. Pour elle sortir ou vivre avec un vigneron était juste impensable et pourtant, un an plus tard elle rencontre Jean-Claude. Ils se marièrent le 23 juin 1979, Martine fit ses premières vendanges en octobre de la même année et n’est jamais repartie. Elle découvrit qu’il y avait autre chose que les vendanges dans ce métier, elle a tout appris sur le tas. A l’arrivée de Martine en 1979, le domaine ne comptait en gros que 5 hectares. Il s’agrandit une première fois avec 2 hectares en 1982 avec la reprise partielle de l’exploitation de l’oncle de Jean-Claude qui n’avait pas de repreneur. Suivi de petits achats de parcelles qui étaient voisines aux leurs.

Martine devient au fil des années, des apprentissages et au contact des bonnes personnes, passionnée par un milieu qui lui était totalement méconnu. Maintenant elle s’occupe principalement de la commercialisation et de la gestion de l’entreprise. Elle est à la base du développement des salons et de l’oenotourisme au sein du domaine.

Martine adore la gastronomie, cuisiner, elle va aux champignons, elle ramasse des fruits, elle fait des bocaux, des confitures et des terrines… des choses classiques dirons-nous, mais qui se perdent avec les nouvelles générations. Par contre la vrai passion de Martine c’est la chasse ou la traque,  c’est une passion qui se conjugue à deux puisqu’il aura fallu vingt ans de mariage pour qu’un jour son mari lui annonce qu’il souhaite passer son permis de chasse et là c’est une révélation pour elle. Martine, quand elle était petite fille, allait à la chasse avec son grand père et là d’un coup tout remonte, elle décidera de passer son permis de chasse deux ans après Jean-Claude et voilà comment conjuguer une passion à deux.

Martine a une autre passion depuis ces 6 ans…

Un zoom sur l’étiquette 

Les étiquettes du domaine ont connu une très belle évolution ces derniers mois. Nous allons nous focaliser sur une étiquette en particulier car son histoire mérite d’être narrée. C’est l’étiquette des vins de cépage qui au départ était l’étiquette pour le gentil, elle met en avant un visage féminin. C’est la cousine de Jean-Claude qui est une artiste qui a créé ce visage, la signification de cette étiquette est l’âme du vigneron pour son vin personnifiée dans cette représentation. La petite anecdote veut que cette étiquette ressemble beaucoup à Hélène, sans pour autant que l’artiste ne se soit inspirée d’elle.

L’avenir avec des enfants globe-trotters 

Antoine a fait des études d’ingénieur, puis d’ingénieur œnologue entre autre avec Victor Roth (domaine Robert Roth de Soultz), avant de fourbir ses premières armes en Suisse sur deux exploitations à Neuchâtel (Hauterive). Puis en 2016 il rejoint le domaine familial.

Hélène a suivi des études de marketing international et de la relation client. Après avoir fait sa licence en Allemagne, elle décide de s’expatrier en Chine… une expérience qui ne fut pas concluante et tourna court. En 2015 elle participe à l’aventure de la startup Twil avant de rejoindre le domaine familial.

Petite anecdote rigolote, en 2011 le domaine fait l’acquisition d’une étiqueteuse, sous la pression d’Hélène et Antoine. Une nouvelle machine qu’Antoine a trouvé, que les parents ont financé et qui n’est utilisée que par les enfants…. en même temps c’était le deal.

L’avantage de ce duo, c’est qu’il a eu le temps de mûrir ailleurs, qu’il est complémentaire et ne pourra que faire évoluer et développer l’entreprise familiale. L’avenir est tout tracé avec Antoine dans les vignes et la vinification et Hélène à la gestion et à la commercialisation.

Domaine Jean Huttard