Jeudi 7 septembre 20h avait lieu l’atelier sur « les terroirs alsaciens à l’épreuve du temps », à la Confrérie Saint Étienne de Kientzheim.
Ce soir, le temps trouve sa limite initiale vers 1971, date à partir de laquelle la référence aux terroirs apparait sur les étiquettes. Le terroir est quant à lui défini par le sol, les conditions hydriques, l’orientation, l’histoire, la culture et le travail du vigneron, c’est ainsi que Christian BEYER introduit cette dégustation de 11 vins : gewurztraminer, pinot blanc, pinot gris, riesling de 1971 à 1994.
L’héritage géologique de l’Alsace avec à l’Ouest la faille Vosgienne et à l’Est la faille Rhénane entre les quelles se sont formés géologiquement les champs de fractures et géographiquement les collines sous-vosgiennes berceau historique du vignoble alsacien qui offre une grande diversité de sol.
La dégustation conduite chronologiquement met en évidence le poids plus ou moins important du terroir dans les qualités organoleptiques du vin. Si un terroir peut prédominer sur les caractéristiques habituelles d’un cépage au point de faire naitre un vin singulier, les conditions climatiques peuvent, certaines années, s’imposer face au terroir en masquant les impacts géologiques.
Les vins sélectionnés ce soir viennent confirmer cette spécificité du vignoble alsacien.
-
Grand Cru STRANGENBERG 1994 – Pinot Blanc – HEIM – Westhalten
Bon équilibre entre l’opulence apportée par le sol calcaire et la vivacité apportée par des acidités salines provenant d’une faible épaisseur de terre arable.
-
Grand Cru SOMMERBERG – 1996 – Riesling – KUHN – Ammerschwihr
Une acidité mordante liée à une année 1996 très froide, renforcée par un sol granitique, l’acidité malique liée à la verdeur du raisin l’emporte, offrant un contraste entre un nez élégant et une bouche plus austère
-
Grand Cru FURSTENTUM – 1992 – Gewurztraminer Cuvée Laurent – Théo FALLER – Kaysersberg
Un sol marno-calcaire, un millésime généreux et compliqué offrant un beau moelleux lié à la situation aérienne de la parcelle et une acidité provenant du calcaire facilitant l’éclosion d’arôme d’orange amère et de poire blanche.
-
Patergarten – 1991 – Tokay Pinot Gris – BLANCK – Kientzheim
Un terroir limitant, fait de galets roulés très filtrant. Un vin végétal avec ses touches vertes et des pointes d’amertume
-
Grand Cru Hengst – 1991 – Gewurztraminer – ZINDT-HUMBRECHT – Wintzenheim/Turckheim
Un vin offrant fraîcheur et acidité liée au sol marno calcaire gréseux ferrugineux. Une sur maturité produisant des arômes de fruits compotés qui équilibre le coté amer du Gewurtztraminer.
-
Grand Cru Florimont – Gewurztraminer 1990 – René MEYER – Katzenthal
Un terroir calcaire et léger combiné à un millésime chaud.
-
Grand Cru Herrenweg – Tokay Pinot Gris – 1989 – BARMES BUECHER – Wettolsheim
Un sol alluvionnaire provenant du cône de déjection de la Fecht, sujet à la sécheresse, produisant un vin marqué par des arômes de tourbe et de malt qui associés à une belle acidité et fraîcheur donne un vin élancé
-
Clos Saint Landelin – Riesling 1977 – MURE – Rouffach
Parcelle exposée plein Sud sur la colline du Vorburg, un terroir solaire des plus chauds d’Alsace. Malgré un millésime froid on obtient un vin plaisant très en longueur avec une acidité soyeuse, le terroir prenant le dessus sur le cépage.
-
Grand Cru Schoenenbourg – Riesling 1977 – René SCHMIDT – Riquewihr
Un sol de gypse marno calcaire, un vin à forte acidité liée au manque de maturité. Comme beaucoup de Schoenenbourg ce vin offre au premier nez un marqueur aromatique fort faisant penser au bouchon.
-
Grand Cru Schlossberg – Gewurztraminer 1976 – André BLANCK – Kientzheim
Sol granitique, année de grande sécheresse renforçant au nez les épices du Gewurztraminer et offrant en bouche une acidité vive conduisant à un gewurztraminer sec voisin d’un riesling, preuve de l’effacement du cépage par le terroir.
-
Kaefferkopf – Gewurztraminer 1971 – SICK DREYER – Ammerschwihr
Appellation datant de 1934 (le Grand Cru n’arrivant qu’en 2007), qui n’a pas d’unité géologique. Ce vin, le plus ancien de notre dégustation est resté puissant, épicé, alcooleux et persistant avec une touche de fraîcheur.
La Confrérie Saint Etienne