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DEGUSTATION DE CRUS DU KAEFFERKOPF A AMMERSCHWIHR

Née en 1984, la Confrérie des Amis d’Ammerschwihr et du Kaefferkopf a comme objectif principal la promotion du village et de son Grand Cru.

Cette confrérie possède une œnothèque de plus de 6000 bouteilles – les plus vieilles étant du millésime 1981 – et en ce début de printemps, ses membres ont décidé d’organiser une grande dégustation de crus du Kaefferkopf.

Après mon récent travail sur ce Grand Cru avec Jean-Léon Schoech, je ne pouvais vraiment pas rater cette occasion de participer à cet évènement qui va me plonger une fois encore dans l’histoire de ce grand terroir alsacien.

Hoppla c’est parti !

L’Hôtel de Ville d’Ammerschwihr sa grande salle de réception avec les premiers visiteurs…

…et le « kit » de dégustation pour la soirée.

Partie cérémonielle avec un discours d’accueil par François Bluem, Grand Maître de la Confrérie depuis 1998.

L’œnothèque de cette Confrérie a été constituée avec des bouteilles sélectionnées chaque année après une dégustation à l’aveugle des vins proposés par les vignerons : les vins étaient notés sur 10 et seuls ceux qui avaient obtenu une note supérieure à 7 sur 10 étaient retenus pour l’œnothèque.

Les bouteilles sélectionnées pour l’œnothèque avaient droit à une « Estampille de Noblesse »…mais cette pratique a été abandonnée pour une question de norme européenne.

Pour choisir les vins de la soirée, les organisateurs ont décidé de présenter un vin de chaque vigneron qui a participé à la constitution de l’œnothèque : il y aura donc 44 vins du Kaefferkopf de 18 millésimes différents, produits par 44 vignerons.

Allez, on goûte !

La liste des producteurs et des vins

Je vais me lancer dans cette dégustation en essayant de profiter au maximum de cette impressionnante série de flacons…même si j’avoue ne pas connaître tous les domaines représentés (d’ailleurs, certains n’existent plus aujourd’hui).

Voilà quelques notes furtives et concises prises au gré de ce petit voyage dans la mémoire vinique du Kaefferkopf.

La table 1

  • Riesling Kaefferkopf 1987 – Caves Adam : nez complexe, bouche très guillerette avec un jus fruité frais et bien sapide.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1983 – Ernest Adam : nez discret, bouche ample avec un joli gras, équilibre presque sec, finale tonique et légèrement mentholée.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1989 – Pierre Adam : nez délicat avec des notes de fleurs et de bois deréglisse, bouche riche et saline, finale fraîche et réglissée.
  • Kaefferkopf 2007 – Joseph Binner : nez délicatement épicé, bouche fraîche avec des nuances iodées, finale salivante avec un long sillage poivré.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1988 – Cave de Kientzheim :  notesd’épices douces et touches grillées au nez, bouche souple et gourmande, finale suave et digeste
  • Riesling Kaefferkopf 1997 – Henri Ehrhart : nez assez vif avecc des notes de romarin sur un fond terpénique assez marqué, bouche dense avec une belle tension, finale bien sapide.

La table 2

  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1982 – Roger Klein : nez sur les céréales grillées relevé par de fines touches épicées, bouche consistante avec une texture légèrement grenue, finale saline et épicée.
  • Kaefferkopf 2007 – Kuehn-Hospices de Strasbourg : expression aromatique ouverte et complexe, bouche riche et concentrée, finale digeste.
  • Riesling Kaefferkopf 1981 – Martin Schaetzel : nez assez évolué, bouche droite et bine construite, belle salinité en finale.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 2007 – Maurice Schoech : nez charmeur avec une belle palette sur les fruits exotiques, bouche dense et suave, finale tonique avec un long sillage fruité et minéral.

La table 3

  • Riesling Kaefferkopf 1989 – Marcel Feyburger : nez très frais avec des notes épicée et fumées, bouche très droite, finale étirée et minérale.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1985 – Meyer Grosdemange : nez complexe et très séduisant, bouche suave et légère, finale sapide avec une belle persistance épicée.
  • Riesling Kaefferkopf 1990 – Bernard Heinrich : nez frais et complexe, notes de citron, d’épices et de pierre à fusil, bouche puissante, tendue et saline avec un léger grip tannique.
  • Tokay Pinot Gris Kaefferkopf 1984 – Alphonse Hunckler : nez discret, notes de céréales grillées sur un fond légèrement fumé, bouche longiligne et bien tonique, finale saline et fumée.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1984 – Joseph Hunckler : nez évolué sur les sous-bois et les épices douces, bouche bien droite avec une finale citronnée.
  • Riesling Kaefferkopf 2008 – Klee Frères : nez bien mûr, notes de fruits blancs confits (poire, coing), bouche dense et bien vive, minéralité salivante en finale.

La table 4

  • Tokay Pinot Gris Kaefferkopf 1993 – Pierre Sick-Dreyer : nez sur le sous-bois et la girolle, bouche juteuse avec un équilibre riche, finale suave avec de belles notres grillées.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1989 – René Simonis : nez ouvert avec une palette réglissée et épicée, bouche ample et généreuse, finale longue et intense.
  • Gewurztraminer Kaefferkopf 1990 – André Thomas : nez complexe et charmeur, bouche riche et bien digeste, longue persistance épicée en finale.
  • Riesling Kaefferkopf 1983 – François Wackenthaler : notes torréfiées et légères nuances oxydatives au nez, bouche droite et bien saline, finale salivante.

On déguste et on discute entre vignerons et amateurs de vins

Cette dégustation organisée par la vénérable Confrérie des Amis d’Ammerschwihr et du Kaefferkopf avait comme but premier de mettre à l’honneur les vins issus de ce grand terroir alsacien pour faire prendre conscience à tous les vignerons qu’il est nécessaire de se mobiliser pour perpétuer cette tradition d’excellence qui a fait la célébrité des vins de ce village : « nous voulons recruter les jeunes vignerons, les forces vives de notre village, pour qu’ils participent à nos actions et nous aident à développer notre œnothèque », tel est le souhait du Grand Maître François Bluem…et j’espère que son appel sera entendu !

J’ai été très surpris par le niveau qualitatif de l’ensemble des vins que j’ai pu déguster ce soir : mis à part de petites déviations liégeuses constatées sur 3 bouteilles (dont je n’ai pas parlé…) tous les vins se tenaient encore très bien malgré leur âge…18 ans pour le plus jeune et 42 ans pour le plus vieux, quand même !

J’ai même pu reconnaître chez la plupart, la fameuse « signature » du Kaefferkopf que j’ai repérée lors de mon travail sur ce Grand Cru en compagnie de Jean-Léon Schoech : des expressions aromatiques très suaves sans jamais devenir trop exubérantes, des jus concentrés mais digestes, une grande élégance et de grandes aptitudes pour la garde…tout ce qu’il faut pour faire de grands vins !

Merci aux organisateurs et longue vie à la Confrérie des Amis d’Ammerschwihr et du Kaefferkopf

Article de Pierre Radmacher, vous pouvez le suivre sur son site Vins, Vignobles et Vignerons

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