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Le 3 août, le Crédit Agricole a organisé une conférence sur le thème « Demain, quels vins pour quels consommateurs ? ». Le journaliste David Cobbold a animé cette conférence avec beaucoup d’humour.

L’avenir du vin. Pour tenter d’y répondre il faut faire des projections à partir de faits. Le Covid a boosté la consommation à domicile, donc une vision optimiste prévoit une augmentation progressive de la consommation du vin. 

Que pèse le vin dans le monde. La consommation mondiale de vin baisse face à la bière et aux spiritueux. L’Europe est le seul continent où le vin passe avant la bière, mais cette situation ne va pas durer. En effet les pays du sud de l’Europe voient la consommation de bière augmentée au détriment du vin. Trois pays produisent la moitié du vin (Italie-France-Espagne), les USA sont le 4ème producteur, trois pays consomment la moitié du vin (USA-France-Italie) mais cette consommation est en baisse en France et en Italie. Une projection optimiste est qu’il y a une marge de progression pour le vin dans le reste du monde, donc l’avenir est l’export.

David Cobbold a listé certaines contraintes et problèmes à la production de vin. Le réchauffement climatique et la météo permettent la production de vin en Angleterre (3500 hectares de vignes), les pays d’extrême nord ou sud seront de futures producteurs, les vignobles d’altitude se développeront et la Bretagne connait un retour vers le passé avec une production et une consommation locale de vin.

Les préoccupations écologiques : 35% des vins biologiques sont produits par l’Italie, la France et l’Espagne, la consommation des vins bio augmente aux USA et la tendance des vins nature est en progression.

L’absence de main d’œuvre : 90% des surfaces dans le monde et 70% en France sont vendangées à la machine, la surveillance de la vigne par les drones se développe tout comme les enjambeurs autoguidés et les tondeuses autonomes. Est-ce que ces technologies vont régler le problème ?

Les modes : la consommation des bulles (Champagne, Crémants, Prosecco) est en progression, il est important de ne pas baisser le temps sur lattes, les rosés sont à la mode ce qui a créé une incohérence entre le prix et la qualité du vin (exemple LVMH vend une bouteille de 75cl de rosé à 55€), cette situation va faire exploser la bulle des rosés. Le problème, il est impossible de prévoir les modes.

L’Alsace, atouts et problèmes. La mention du cépage est très importante pour l’export et la situation de la région au cœur de l’Europe est un atout majeur. David Cobbold a porté l’attention de l’auditoire sur la production du Pinot Noir qui se développe en Alsace, la consommation de vin rouge ne cesse de baisser. L’image de l’Alsace en France est un gros problème, peu de vins d’Alsace sont consommés au restaurant même par les alsaciens. La sucrosité et son indication sur l’étiquette sont un frein à la consommation, pour l’export la capsule à vis est très demandée mais peu présente sur les bouteilles de vins d’Alsace. Le changement climatique pose problème pour la production, surtout l’augmentation des températures pendant la phase de maturation des Rieslings. Pour remédier à ce problème David Cobbold propose de plante de la vigne dans les Vosges, d’utiliser des cépages oubliés, ce qui permettrait de baisse la sucrosité et le degré d’alcool.

Le journaliste a dressé les faits, donné quelques pistes et soulevé beaucoup de questions.

La Foire Aux Vins de Colmar