Le Schlossberg est un terroir exceptionnel à tous points de vue !
Les colons gallo-romains établis au croisement de deux routes romaines à Kientzheim semblent avoir été les premiers à avoir planté des vignes sur les coteaux ensoleillés de la partie avancée de la vallée de la Weiss. Le lieu-dit Schlossberg -Mont du Château- est identifié dès le XIVe siècle.
Dès la fin du XIXe siècle, les vins du Schlossberg sont vendus en bouteille du Rhin. Au XXe siècle, la reconnaissance du terroir, puis du Grand Cru se fera en plusieurs étapes décisives. En 1928, tout d’abord, les vignerons déterminent des règles de récolte au moyen d’une convention écrite unanimement respectée. Cette somme d’exigences rigoureuses et cette démarche sans précédent a d’ailleurs valu au Schlossberg d’être le premier lieu-dit et le seul à l’époque à bénéficier en 1975 de l’appellation officielle « Alsace Grand Cru ». Cette convention a été ensuite consacrée par le décret de 1992, attestant définitivement de son identité de Grand Cru.
Un grand Terroir
L’essentiel des parcelles de vignes plantées sur des terrasses retenues par des murs de soutènement sont situées à flanc de coteau, entre 230 et 350 mètres d’altitude, sur des pentes fortes exposées au sud et au sud-est. Le versant de la colline du Bixkoepfel surplombe Kaysersberg et Kientzheim. Quelques parcelles se situent sur un versant donnant vers l’est, le Kirrenburg, au nord du vallon du Streibach. L’aire plantée totale est de 80,28 hectares.
Une géologie exceptionnelle
Les vignes du Schlossberg sont plantées dans des sols composés d’arènes granitiques et de terres sablo-limoneuses peu acides. Les profondeurs de sol sont très faibles -entre 30 et 40 cm- en haut de coteaux et ne dépassent pas les 125 cm en bas de coteaux recouverts d’épais alluvions apportés par la rivière Weiss. Le sous-sol est essentiellement composé de granite migmatitique de Kaysersberg. Ce matériau est constitué d’une roche mère résultant de la cristallisation par métamorphisme de migmatites (mélange de gneiss et de granite) et de granite à biotite de Kaysersberg. L’altération de ces roches est à l’origine de sols tout à la fois sableux, grossiers et argileux riches en éléments minéraux tels que le potassium, le magnésium, le fluor ou le phosphore. Mais ces sols ne retiennent pas bien l’eau et sont également très sensibles à l’érosion.
Abrité par le massif des Vosges contre les intempéries venant régulièrement de l’Ouest, le Schlossberg s’épanouit dans une zone de régime de pluies réduit à 500mm/an.
Un micro-climat favorable à la maturation des raisins.
Abrité par le Massif des Vosges contre les intempéries venant régulièrement de l’Ouest, le Schlossberg s’épanouit dans une zone particulièrement douce avec une moyenne annuelle dépassant 10°C et un régime de pluies réduit à 500mm/an. Le terroir bénéficie également d’un régime des vents favorable à la viticulture. En effet, à la fin du mois d’août, les flux d’air frais du fond de la vallée de Kaysersberg ventilent le vignoble et participent grandement à la maturation lente des baies, et par voie de conséquence, au développement d’arômes d’une grande finesse. Les fortes pentes concourent à une réception optimale du rayonnement solaire.
Les Schlossberg des vins riches d’une grande finesse.
La capacité du Schlossberg à conserver la chaleur et sa richesse minérale, imprègnent la personnalité des vins produits. Le Riesling trouve dans ce terroir les conditions d’une maturité idéale. Quant aux Pinot Gris et Gewurztraminer, les arènes granitiques leur apportent une pureté aromatique et une grande élégance
Le Schlossberg se caractérise par des vins riches d’une grande finesse. La typicité des vins du Schlossberg s’exprime par un caractère aérien, une acidité fine, des arômes floraux d’une grande délicatesse, une structure harmonieuse et racée. Ils atteignent leur plénitude après quelques années, une certaine minéralité ou pierrosité est incontournable, il ne s’agit pas tant de minéralité due au vieillissement naturel, mais bien de l’expression de la fraîcheur du granit .
Une relation intime et équilibrée entre l’homme, le terroir et la plante se construit ici intensément. Compte tenu des conditions climatiques et géologiques spécifiques, le Schlossberg nécessite une culture en terrasses. Les terrasses et murets imposent un travail d’aménagement et d’entretien complémentaire au travail de la vigne. Le respect du travail effectué par les anciennes générations mérite d’être pérennisé : cet engagement était avant-gardiste, particulièrement parce qu’il relevait d’une recherche qualitative. C’est dans le souci du respect de ce terroir, que le mode de culture choisi par la grande majorité des vignerons est soit biologique et biodynamique soit raisonné. La densité moyenne de plantation est de 5 000 pieds/ha. L’enherbement naturel est de mise, un labour léger avec griffage est pratiqué dans la limite de la configuration très accidentée sur l’ensemble du Grand Cru. La limite de rendement de l’ensemble de l’appellation « Alsace Grand Cru » est fixée à 55 hectolitres par hectare. Les grands crus d’Alsace doivent être obligatoirement vendangés à la main.
Au Schlossberg, les vignerons d’aujourd’hui sont les créateurs d’une œuvre constituée de l’alliance du passé et de leurs engagements actuels au service des meilleurs vins de lieux.
Article de Caroline Claude-Bronner, vous pouvez la suivre sur son blog Chemins Bio en Alsace
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