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Le 5 mai 2023, un atelier captivant sur la géologie des sols a pris place au cœur du village viticole d’Albé. Réunissant des experts éminents tels que des vignerons, des géologues et des amateurs passionnés de vin, l’événement a offert une plongée profonde dans les intrications du terroir et de son impact sur les vins de la région. Toutefois, malgré la richesse des échanges, une préoccupation persistait : la participation limitée des membres nationaux, entravée par les contraintes logistiques.

Le vignoble d’Albé se distingue par ses caractéristiques géologiques et climatiques uniques. Niché entre 350 et 500 mètres d’altitude, enveloppé par des forêts luxuriantes, il bénéficie de températures plus fraîches propices à une maturation tardive, idéale pour le cépage emblématique, le pinot noir.

L’un des moments marquants de cet atelier fut l’intervention éloquente de Michel, un vigneron à la retraite, évoquant avec passion l’histoire locale, notamment les vestiges des anciennes mines de charbon qui ponctuent le paysage. L’évolution du vignoble d’Albé au fil des décennies, marquée par la reconnaissance de son Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), fut également soulignée.

Dominique Schwartz, chercheur et géologue émérite, a partagé son engagement récent dans l’étude des sols albégeois. Il a notamment évoqué un programme novateur en partenariat avec l’Université des Grands Vins (UGV), axé sur l’exploration sensorielle du terroir à travers la dégustation.

Au cœur de l’atelier résidait l’exploration des sols, où les participants ont utilisé des outils spécialisés pour sonder la composition du sol. L’analyse a révélé une prédominance d’argile et de limon, avec une quantité minime de sable. Il est apparu que les sols de la région se caractérisent par leur fertilité, mais sont sensibles à l’érosion, notamment en raison de la formation de croûtes superficielles entravant l’infiltration de l’eau.

Le travail du sol dans cette région se révèle ardu, en raison de sa nature argileuse et limoneuse. Toutefois, les viticulteurs ont su s’adapter, modifiant leurs pratiques pour s’harmoniser avec les exigences du terroir. Les différentes couches de sol, des latérites à la terre végétale, ont été minutieusement explorées, révélant la vigueur surprenante des vignes malgré des contraintes apparentes.

L’importance du pH du sol a été soulignée, bien que les intervenants aient recommandé une intervention minimale pour préserver l’essence même du terroir. Les nuances de couleur, induites par la présence d’oxydes de fer, ont également été abordées comme des indicateurs subtils de la composition du sol.

Malgré les richesses du sol albégeois, des préoccupations ont émergé quant aux carences en éléments nutritifs, notamment en azote, phosphore et potassium, essentiels à la santé des vignes. De plus, le pH bas du sol suscite des inquiétudes, pouvant potentiellement engendrer des problèmes de toxicité par l’aluminium.

Dans l’ensemble, l’atelier a souligné l’importance cruciale de la géologie des sols dans la viticulture d’Albé. Les viticulteurs ont été encouragés à adapter leurs pratiques pour tirer le meilleur parti de leur terroir, tout en restant vigilants quant à l’impact environnemental de leurs méthodes. Cette connaissance approfondie promet de préserver la qualité des vins d’Albé, offrant aux amateurs une expérience sensorielle inégalée, ancrée dans l’authenticité du terroir.