
Avant même de déboucher une bouteille, un détail capte l’attention. Il ne se boit pas, ne se sent pas, mais influence déjà le goût : l’étiquette. Élément de séduction, repère visuel, vecteur d’identité… elle est bien plus qu’un simple habillage. C’est un langage à part entière, un pont entre le vin et celui ou celle qui va le choisir.
Au cœur de la Bourgogne, l’imprimerie Jacquelin Frères donne vie à ces étiquettes depuis plus de trois décennies. Derrière cette entreprise familiale devenue référence nationale, une philosophie s’impose : créer des impressions qui racontent une histoire, sans jamais trahir l’âme du produit. Entre savoir-faire artisanal, technologie de pointe et approche humaine, l’imprimerie Jacquelin incarne une manière singulière de sublimer le vin.
Plongée dans les coulisses d’un métier d’ombre… qui éclaire tant de bouteilles.
Une aventure familiale enracinée en Bourgogne
L’histoire de l’imprimerie Jacquelin Frères est d’abord celle d’une aventure humaine et familiale. Fondée il y a 35 ans à Beaune, l’entreprise a été reprise par Max Jacquelin et ses deux frères à partir d’une petite structure appartenant à leur oncle. “On a démarré avec une seule machine mono“, se remémore Max, entre sourire et nostalgie. Rapidement, la société prend de l’ampleur, investit dans de nouvelles machines, s’installe en zone industrielle, puis se déploie sur une partie du territoire viticole français : Colmar, Épernay, Chablis, Saint-Georges, Mâcon…
Aujourd’hui, l’imprimerie emploie plus de 170 personnes réparties sur sept sites, chacun autonome et spécialisé. Un maillage régional pensé pour rester au plus proche des clients, permettre des délais de réapprovisionnement très courts et garantir une vraie réactivité. L’esprit familial reste l’ADN de l’entreprise. La relève est assurée : le fils de Max a rejoint l’imprimerie après des études de commerce, tout comme sa fille, impliquée elle aussi. La transmission des valeurs se fait donc autant que celle du savoir-faire.
L’étiquette, première impression du vin
Dans un monde du vin saturé de références, l’habillage visuel de la bouteille est devenu un outil stratégique. L’étiquette n’est plus un simple support d’information, mais un levier émotionnel et marketing. “Une étiquette réussie, c’est une promesse visuelle“, explique Célia Langlois, responsable marketing à la Cave Coopérative de Ribeauvillé. Elle rappelle combien l’esthétique joue un rôle clé, notamment pour séduire le consommateur dans les rayons de la grande distribution ou face à une multitude de crus inconnus.
Max Jacquelin pousse même la métaphore, “Une belle étiquette, c’est comme une robe de mariée : bien choisie, elle sublime le contenu“. Il insiste sur l’importance d’une étiquette lisible, élégante, qui attire l’œil sans l’agresser. Si certains domaines iconiques n’ont plus besoin de séduire visuellement, la majorité doit miser sur cet habillage pour rassurer, séduire, se différencier. Et cela, sans trahir l’identité du domaine. “L’étiquette doit évoluer avec son temps tout en restant intemporelle“, précise Max. Une équation délicate, entre tradition et modernité.

L’innovation au service du savoir-faire
Le parcours de l’imprimerie est aussi jalonné de grandes ruptures technologiques. De la maquette manuelle aux logiciels de création graphique, de l’offset au numérique, du papier traditionnel à l’adhésif, les outils ont changé, mais l’exigence est restée. Le passage à l’étiquette adhésive fut décisif, tant pour la souplesse de production que pour l’esthétique des habillages. Aujourd’hui, l’imprimerie propose une palette complète : impression traditionnelle, numérique, petites et grandes séries.
Mais l’innovation va au-delà des machines. L’entreprise a digitalisé ses processus, ce qui permet une traçabilité totale, des commandes personnalisables, et même des réimpressions instantanées. “Notre système de gestion permet un contrôle précis à chaque étape“, souligne Max. Ce mariage entre rigueur industrielle et souplesse artisanale constitue un avantage compétitif fort. Il permet de garantir la qualité, tout en maintenant une agilité précieuse pour les clients.
Une approche créative et personnalisée
L’entreprise ne se contente pas d’imprimer : elle crée. Max Jacquelin, formé à la création graphique, revendique une dimension artistique forte dans son approche : “Mon métier, c’est aussi de créer, de sentir ce qui va fonctionner visuellement, de traduire l’univers du vin en graphisme“. Cette patte créative permet à chaque étiquette de raconter une histoire, de susciter une émotion, tout en respectant l’identité visuelle du domaine.
Aymeric Becquey, représentant Jacquelin en Alsace, illustre parfaitement cette logique de proximité et de fidélité. Entré en 2006 dans l’univers de l’habillage de bouteille, il a progressivement imposé la marque Jacquelin dans une région où elle était inconnue. “Aujourd’hui, je travaille avec plus d’une cinquantaine de clients, dont certains depuis près de 20 ans“, dit-il fièrement. Comprendre les besoins, proposer des solutions sur mesure, rester à l’écoute : autant de valeurs qui font la force de la relation client chez Jacquelin.

Une impression d’avenir
L’imprimerie Jacquelin Frères, c’est aujourd’hui une référence nationale, mais aussi une entreprise de convictions. Forte de son enracinement territorial, de son audace technologique, et de sa culture du service, elle aborde l’avenir avec confiance. La relève familiale est en place, les process sont maîtrisés, les technologies en veille permanente, et la créativité omniprésente.
“L’impression sublime la création“, affirme Max. “Une étiquette réussie, c’est une émotion en papier“, derrière cette phrase se cache toute la philosophie d’une entreprise qui imprime plus que des visuels : elle imprime des histoires, des valeurs, une image de marque. Dans un monde où tout va vite, l’imprimerie Jacquelin Frères prend le temps du détail, de la belle impression, du conseil éclairé. Une signature française, artisanale et contemporaine, qui prouve qu’un savoir-faire local peut rayonner bien au-delà des terroirs.